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La douzaine rapide

L’acquisition des noms par les exercices de compréhension que nous appelons la douzaine rapide.

Les apprenants assimilent très vite 10 à 15 noms par leçon, en moyenne 12 noms, c’est pourquoi nous parlons de la douzaine rapide. L’objectif n’est pas de maîtriser parfaitement ce vocabulaire. L’apprenant ne parle pas encore.

La douzaine rapide constitue une base qui sera renforcée de leçon en leçon par les activités ludiques des divers exercices.

Pour la première leçon, l’enseignant a prévu, par exemple, cinq aliments différents. Il les a apportés avec lui. Il commence par mettre une pomme sur la table. Les autres choses sont encore dans le sac.

L’expérience pédagogique a prouvé que si vous mettez déjà tous les cinq objets sur la table, certains apprenants seront distraits et écouteront d’une oreille en pensant à autre chose.

Il est vital de favoriser la concentration pour établir un lien mental fort et direct entre l’objet qu’on voit et le mot qu’on entend.

L’enseignant montre le fruit en disant “la pomme”. Il répète cela deux ou trois fois à vitesse normale pour que les apprenants entendent clairement les sons.

Puis il met la poire sur la table, la montre et dit : “la poire”, deux ou trois fois en la montrant chaque fois. Ensuite, il montre les différents fruits en disant chaque fois le nom correspondant : “la poire, la pomme, la pomme, la poire”. A ce stade, les apprenants ont associé ce qu’ils voient avec ce qu’ils entendent.

Maintenant, l’enseignant dit “la pomme” sans faire de geste et c’est aux apprenants de montrer le bon fruit. Puis il dit “la poire” sans faire de geste et les apprenants montrent.

Ces deux mots sont rapidement acquis et l’enseignant ajoute un troisième, par exemple : l’oignon. L’enseignant procède comme pour la pomme. Il montre, il répète deux fois en montrant chaque fois.

Puis il compare avec un des deux mots déjà appris, en montrant et disant : “la pomme, l’oignon”. Puis : “l’oignon, la poire”. Enfin il compare les 3 mots.

Il fait aussi cela dans le désordre.

Puis l’enseignant teste les apprenants en disant un des trois mots et ils doivent montrer la bonne chose.

Il est très important de commencer seulement avec deux objets différents pour mieux retenir.

Il faut ajouter seulement un objet à la fois, en répétant toujours avec les précédents, sans aller trop vite. Procéder par groupe de cinq favorise la rétention.

Changer d’article (un/le) n’est pas productif à ce stade. Cela alourdit inutilement la leçon. D’autant plus que un/une sont utilisés pour compter. Cela viendra plus tard. Il suffit d’apprendre le/la avec chaque nom. Au début l’apprenant apprend seulement à reconnaître « lapomme » «loignon » comme un bloc de sons et de sens associé à un objet précis. Avec le développement des leçons, il apprendra naturellement la coupure du mot quand il entendra les pommes, les oignons, par exemple. Lecture et écriture viendront à un stade ultérieur.

Les apprenants pourront montrer tous ensemble, s’ils forment un très petit groupe. L’enseignant peut aussi demander une réaction à tour de rôle. Cela renforce l’écoute pour le reste du groupe.

Quand tout marche bien, l’enseignant change les objets de place ou dit les mots dans le désordre pour s’assurer que le son est bien associé à un objet, pas à un ordre sur la table. On peut ainsi travailler les mots par groupes de cinq, ce qui forme une sorte de jeu sur la table.

Chaque fois que les apprenants se sentent prêts on ajoute un nouveau mot, un seul à la fois.

La règle de base est de commencer par deux mots et ajouter un mot à la fois. S’écarter de cette règle sera presque toujours source de frustrations.