En  De  Fr  

Lorsque les mots manquent: la colère

«Celui qui met sa foi dans le Fils a la vie éternelle; celui qui refuse d’obéir au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.» (Jean 3.36)

Alors qu’ils traduisaient l’évangile de Jean en agni sanvi, au sud de la Côte d’Ivoire, les traducteurs sont restés bloqués sur le mot colère. Ils ne trouvaient simplement pas de mot pour le traduire dans cette langue. La solution s’est offerte à eux dans la découverte d’une pratique agni.

 

Chez les Agni, si un homme adulte offense son père, la colère de ce dernier est similaire à une force invisible qui agit négativement sur le fils, causant la ruine de tout ce qu’il fait, provoquant peu à peu sa mort. Pour ôter cette sikpè, le fils doit chercher un médiateur de rang royal qui demandera pardon de sa part à son père. Il devra ensuite sacrifier un beau mouton, que la famille mangera tous ensemble en signe de réconciliation.

 

Ce mot résume l’Évangile », dit le conseiller en traduction. Nous nous sommes tous rebellés contre Dieu, notre père, et l’avons offensé par nos péchés. Nous nous retrouvons donc tous sous sa sikpè avec pour conséquence la mort. Qui peut servir d’intermédiaire et intercéder pour nous auprès du Père ? L’Évangile nous dit que Jésus est le médiateur de rang royal qui intercède en notre faveur auprès du Père (Romains 8.34 ; 1 Tim. 2.5). Il est aussi l’Agneau de Dieu, sacrifié pour ôter notre péché (Jean 1.29). Son sacrifice rend la réconciliation avec Dieu possible.

Après avoir découvert le sens profond du terme sikpè dans le contexte de Jean 3.36, un étudiant en théologie propose de traduire Jean 3:16 ainsi:

Dieu aima tellement les gens de ce monde qu’il envoya son Fils unique comme cadeau afin que quiconque croit en lui ne soit pas détruit par la sikpè de Dieu mais gagne la vie céleste qui n’a pas de fin.

 

Photo: UN Photo/Hien Macline